[TERMINE] A La Dérive [PV Mashiro]

Un réveil. Oui, ce bruit infernal qui résonnait à ses oreilles ne pouvait qu'un de ces fichues appareils, propre à percer le tympan des honnêtes gens. Il poussa un grognement étouffé, et alors qu'il levait un bras pour atteindre sa table de chevet, où se trouvait l'objet diabolique, une violente douleur le surprit à la main. Ouvrant brusquement les yeux, après un gémissement de douleur, il se redressa brusquement. Mashiro parcourut un instant l'habitacle des yeux, avant de pouvoir se souvenir de la raison pour laquelle il se trouvait là, car oui, il n'était pas dans son lit, encore moins dans l'internat, mais bien dans sa voiture. Et sa main avait précédament heurtée la fenêtre, d'où sa douleur soudaine. L'horrible grésillement qu'il avait pris pour son réveil était en fait la radio, qu'il éteint brusquement en poussant un soupir. Encore un lendemain de fête. Sa tête était comme dans un étau, et la douleur sur ses tempes était encore supportable néanmoins, elle suffisait à le mettre déjà de très mauvaise humeur. Il ouvrit la vitre et jeta un coup d'oeil à l'extérieur. Il était sur le bord d'une route de forêt, à en juger par les arbres qui l'entouraient. Il se souvenait vaguement s'être arrêté là après avoir manqué de quitter la route, lorsqu'il s'était assoupi un moment. Il avait déjà eu la bêtise de prendre le volant avec plus d'un verre de trop dans le corps, il n'allait pas en plus faire celle de se tuer, et par sa faute en plus de cela. Néanmoins, il ne se sentait pas plus en état de prendre le volant à présent, encore une chance qu'il ne haïsse pas la campagne, car il allait devoir resté là un moment, le temps que son mal de tête disparaisse. Il tatônna sa poche, et en sortit son portable, qu'il alluma. Il était 11h passé. Tant pis pour son cours de danse de la journée. Frappant son volant du poing, il soupira et se laissa aller contre le dossier, les yeux fermés. Il se voyait quand même mal rester là une heure, mal de tête ou pas, l'innactivité aurait vite raison de lui. Peut-être ferait-il mieux de prendre l'air frais un moment, ça ne lui ferait sans doute pas de mal, et à con mal de tête non plus. Oui, sage décision. Ôtant sa clé et l'enfermant dans sa poche, près de son portable, il ouvrit la portière et sortit.

La lumière du soleil, trop vive à son goût ce matin, l'aveugla un moment, et il baissa rapidement la tête, clignant plusieurs fois des paupières pour chasser les petites boules oranges et rouges qui se baladaient devant lui. Poussant un nouveau grognement, il prit la casquette sur le siège passager, claqua la portière et fit quelques pas, avant de s'étirer avec un nouveau soupir, ette fois plus d'aise que d'ennui. Il avait bien fait de s'acheter cette voiture, au moins, il avait pu dormir avec un quelconque comfort, on ne s'était pas moqué de lui. Mashiro resta ensuite un moment immobile, jetant un nouveau coup d'oeil sur les lieux. Il pourrait peut-être marcher un peu, vu la fréquentation de cette route, sa voiture ne devait pas risquer grand chose. Il se tourna un instant vers elle, un air hésitant sur le visage, mais se décidé soudain à suivre la route un moment. Une petite promenade ne lui ferait pas de mal, d'autant plus que l'air frais lui avait déjà fait du bien. Il se sentait déjà mieux qu'à son réveil. Ajustant sa casquette pour qu'elle protège au mieux ses yeux de la lumière du soleil, il enfila ses mains dans ses poches, jouant avec ses clés, alors qu'il s'éloignait de son véhicule en sifflotant.

Aussi dingue que cela puisse paraître, un quart d'heure après, il n'avait encore croisé aucune voiture. Ce coin était vraiment désert. Jetant un coup d'oeil à son portable, il se laissa encore quelques minutes de promenade avant de faire demi-tour. Il se sentait assez bien pour conduire, sa tête le faisait encore un peu souffrir, mais ça n'avait rien de gênant. Mais rien n'aurait pu prévoir ce qu'il découvrit au détour d'un virage. Il s'immobilisa soudain lorsqu'il vit à quelques pas une jeune fille à genoux sur le bord de la route. Un sourcil haussé, il s'approcha lentement, tout en se demandant ce qu'elle pouvait bien faire ici. A en croire ses vêtements, ce n'était pas une de ces "filles faciles" qu'on avait laissé sur le bord de la route après usage (abrupte certes, mais il en avait vu de pire quand il s'agissait de ce genre de filles). Elle avait l'air jeune, voire trop jeune pour traîner là, seule en plein milieu d'une route de forêt à cette heure matinale. Il fut finalement devant elle et alors qu'il s'accroupissait à ses côtés, il la reconnu soudain. Alors qu'un sourire en coin se mêlait à sa surprise, il prit doucement la jeune fille par l'épaule.

- Hey ! Yoshida, qu'est ce qu'une fille comme toi peut bien faire là à cette heure ? Dit-il en penchant légèrement la tête pour pouvoir mieux la dévisager. Ton petit copain t'as largué et laissé sur le bord de la route ? Finit-il sans cesser de sourire.

Elle mit un certain temps à oser le regarder en face. Il s'abstint de toutes remarques, c'est qu'elle avait vraiment l'air paniqué. Néanmoins, la situation avait quelque chose de particulièrement comique, aussi eut-il bien du mal à garder un sérieux qu'il n'avait déjà pas franchement. Du moins ne devait-elle pas le voir de cette façon, elle. Le sursaut qu'elle eut lorsqu'il posa sa main sur son épaule était des plus amusant, mais son sourire en coin ne fit que s'élargir, pas question de laisser s'échapper un rire. Autant prendre le temps de rassurer la gamine, il la sentait trembler dans sa main. Il était loin d'être le genre de garçon à s'inquiéter tant des autres, mais il n'en était pas pour autant "méchant" (du moins, pas en ce moment-même) et voir une jeune fille en détresse avait le don d'exciter les fibres chevaleresques de nombre de garçons : il n'en était pas exclu. De plus, cette Yoshida Maeko lui avait plus ou moins tappé dans l'oeil. Oh ! Pas forcément dans le sens où tout le monde l'entendait non... disons qu'il avait pris l'habitude d'aller taquiner la jeune fille le plus souvent possible, quite à faire en sorte de la croiser alors que leurs chemins étaient totalement différents. Il n'avait jamais franchement compris pourquoi il s'était autant attaché à une jeune fille qui ressemblait encore à une gamine et qui en avait les réactions. Les filles généralement, il les préférait de loin. Mais ce besoin qu'il avait d'aller la taquiner, elle, il ne l'avait jamais réellement compris. Mais ce n'était peut-être pas le bon moment pour réfléchir à ce sujet, alors qu'elle venait de faire un bond de trois mètres dès qu'elle l'avait apparement reconnu. Le regard qu'elle lui jetait avait quelque chose de franchement cocasse, et alors qu'il se relevait, il la vit s'accrocher fermement à un arbre, comme s'il ne pouvait être que sa dernière chance de survie. Il chasse négligement la poussière qui s"était accumulée sur son jeans noir, et n'espérait plus de réponse à sa question quand elle lui répondit enfin.

Il leva un sourcil, et se passa une main sur la nuque sans la quitter un instant du regard. Perdue ? Comment avait-elle fait pour se perdre "ici" ? Et à cette heure ? Pas qu'il ai une meilleure raison de se trouver ici, quoique... mais enfin... arf, il s'en fichait pas mal de toute façon. Elle faisait ce qu'elle voulait, ce n'était pas vraiment ses affaires. Quoique... Il secoua soudain la tête, un sourire sur les lèvres. Quoiqu'il avait un jour décidé que tout ce qui pouvait toucher la jeune fille de près ou de loin était ses affaires. Pourquoi ce genre de décision étrange et qui ne lui ressemblait pas ? Allez savoir... lui même ne connaissait pas la réponse à cette question. Mashiro la vit soudain rougir, il supposa que c'était du à la gêne. Gêne du à sa réaction ou à quoi que ce soit d'autre, de toute façon, il n'alla pas chercher plus loin. Il soupira, et se rapprocha de nouveau de la jeune fille, sans quitter son sourire. Il s'assied près d'elle, un air amusé dans le regard.

- Perdue, hein... fit-il en secouant légèrement la tête. J'ai ma voiture un peu plus loin, je te ramène. Il omit de dire que ce n'était pas une proposition mais bel et bien une oblligation, il se voyait mal la laisser planter là, alors qu'elle crevait littérament lde peur. Il se pencha légèrement en avant, observa l'arbre auquel elle s'accrochait un moment, avant de revenir sur Maeko sans perdre son air amusé.

- A moins que tu ne préfères passer le reste de la journée avec ton copain à branches ? Dit-il finalement avantde laisser un rire sonore s'échapper de ses lèvres.

Alors qu'il la vit secouer énergiquement la tête, il fut un moment persuadé qu'elle allait refuser son offre, qui d'ailleurs n'en était pas franchement une. En fait, il comptait bien profiter de l'occasion pour l'attacher un peu plus à sa personne : puisqu'il la sauvait d'une mauvaise passe, il était évident qu'elle devrait faire en sorte de lui rendre son geste, d'une manière ou d'une autre. Ah ! Il était fier de sa petite combine le Mashiro. Il n'avait même pas honte de s'en prendre ainsi à une jeune fille comme Maeko, toute pleine d'innocence et de naïveté. Par chance, il avait plus eu l'intention de la prendre sous son aile, sans se dévoiler bien sûr, plutôt que de devenir son bourreau, aussi se faisait-il généralement gentil même dans ses moqueries. C'est qu'elle était plutôt attendrissante cette gamine, avec ses petites joues et son air boudeur. Il souriait toujours et afficha un air perplèxe quand elle acquiesca finalement et accepta sa demande, alors que quelques instants plus tôt elle venait de la refuser. Il haussa un sourcil, conscient qu'elle avait pu hésiter mais tout de même... elle était au moins aussi étrange qu'il pouvait l'être. Il seocua légèrement la tête, avec son même sourire en coin. De plus, il voyait bien que sa manière de la fixer la mettait mal à l'aise, aussi se faisait-il un plaisir de ne pas cesser. Avec elle curieusement, il se permettait d'être plus naturel qu'avec la majeure partie des gens qui l'entourait. Il savait qu'elle ne se rendait sans doute pas compte de ce petit détail, tout occupé qu'elle était à regarder ses pieds lorsqu'il se trouvait devant elle. Mais bien qu'il eu conscient de devenir sans doute assez agaçant pour elle parfois, il ne parvenait jamais à l'ignorer quand elle passait, c'est comme s'il FALLAIT qu'il l'embête ou il lui en cuirait. Que voulez-vous... les mytsères de l'Homme sont loin d'être totalement résolus.

Mashiro vit bien que son rire l'avait vexée. Ses petites lèvres partirent vers le bas et elle se renfrogna clairement. Réaction qui n'eut pour effet que d'attiser son hilarité. Cette Maeko avait vraiment quelque chose que beaucoup d'autres filles n'avaient pas. Certes, elle retait plutôt gamine mais c'était sans doute ce côté justement, qui donnait tant de naturel à toutes ses réactions. Et c'est ce qui excitait le plus le côté taquin du jeune homme, qui reprenait avec peine son souffle. Avec tout ça, son mal de tête s'était envolé. Il mit une main sur son ventre, qui manquait de devenir douloureux à son tour tant le rire avait été fort, et jate un regard en coin à la jeune fille, un sourire prenant la place du rire.

- Tu t'y appuyais ? On aurait plutôt dis que tu avais peur qu'il ne s'enfuit tant tu t'y cramponait., rétorqua-t-il d'un air amusé et un sourcil haussé. Il se releva soudain, avec toute la souplesse dont il était capable et que toutes ses années de danse intensive lui avait donné. Il état d'ailleurs plutôt fier de ce que son corps était devenu avec le temps, bien qu'il le crie rarement sur tous les toits. Il se baissa soudain légèrement, attrapa la jeune fille de façon à ce qu'il puisse passer une main sous ses genoux et une autre derrière son dos, et la souleva du sol avec une facilité déconcertante. Décidément, toutes ces filles étaient aussi grosses qu'un fil de laine. Déconcertant.

- Mais les arbres ne courent pas, tu devrais le savoir à ton âge... Alice, fit-il finalement, avec un sourire en coin. Il fit en sorte de la porter à son aise, et quitta l'orée de la forêt pour s'avancer sur le bord de la route, dans la direction de son véhicule. Il avait mis un petit quart d'heure à arriver à cet endroit, il n'en faudrait sans doute pas beaucoup plus pour y revenir. Il ne fallait toutefois aps qu'elle s'attende à ce qu'il la porte jusqu'à sa voiture, il était déjà bien gentil de lui montrer la route de cette façon. D'ailleurs, pourquoi la portait-il de cette façon ? Car il savait pertinemment qu'elle ne saurait plus où se mettre. Rien de plus agréable que de voir une fille paumée dans ses bras. Un nouveau sourire en coin, il jeta un coup d'oeil à la jeune fille bien forcée de s'accrocher pour le moment. C'est tout de même plus agréable que de se tenir à un arbre, non ? Qu'elle ose seulement répondre non...

Ce gros bêta avait toujours le dernier mot et ca n'arrangeait rien à la mine boudeuse de Maeko qui voulait une chose, être à nouveau seule avec son copain l'arbre. elle maintenait réellement qu'elle s'y appuyait, était-il aveugle ou cherchait-il à la plonger dans les abysses d'une sainte colère dont il ne ressortirait pas vivant. Ca, c'était ce qu'elle aurait désiré lui dire, mais assez timide au sujet de sa défense, elle préféra garder un silence outré traduisant qu'il venait de baisser clairement dans son estime. Comme tous les jours quoi. Ses relations avec le genre masculins étaient très prudes et se résumait à un petit salut de main, un sourire ou au pire un bonjour et ça, c'était grandiose pour notre petite Maeko Nationale.Donc, il ne fallait pas lui demander de déchiffrer le comportement d'un homme et encore moins de l'analyser pour le comprendre. C'était un terrain inconnu et encore une fois elle le clamait : elle préférait cent fois la forêt !

"Je m'y appuyais" répéta-t-elle doucement mais agacée dans le fond.

Elle l'observa se lever, assez méfiante en réalité. Elle avait appris à s'attendre à tout avec lui. Elle recula un peu jusqu'au ce qu'un mètre plus loin le tronc de l'arbre ne freine son repli. elle ne s'était pa sbien éloigné de lui dis donc, merci l'arbre. Elle ouvrit grands ses yeux e tun peu ses lèvres quand il passa une main sous ses genoux, ce contact venait de la rendre malade. Autant passé sous silence les différentes émotions qui la traversèrent quand il la souleva. Premier réflexe, se cramponner à lui, elle ne souhaitait pas qu'il la laisse tomber...bien qu'elle se maudissait pour s'attacher ainsi à la lui. Etre pressée contre le corps agréable de Mashiro ne lui convenait pas et elle aurait préféré marcher mille kilomètres. C'était qu'elle se rebellait la petite Yoshida...mais toujours intérieurement.

Il l'avait appelé Alice ? Elle rougit fortement et cacha son visage dans le cou du jeune homme avant de se rendre compte que ce n'était pas le bon endroit. Elle redressa son visage de poupée vers lui, un peu suppliante mais muette comme une carpe. Comment faire pour qu'il la lâche ? Ah non, non, qu'il ne la lâche pas..elle se ferait mal, à cette pensée, elle s'accrocha un peu plus à lui.

"Je...je le sais!"se défendit-elle avec une voix boudeuse.

Elle venait de lui donner raison en lui disait que les arbres ne couraient donc qu'elle n'avait pas à avoir peur qu'il s'enfuit. Et mince, décidément, à ce jeu là elle n'était pas douée et lui accumulait les points. Elle regarda par-dessus l'épaule de Mashiro pour observer l'arbre qui s'éloigner et d'un regard lui dire adieu. Dans cette manoeuvre, elle avait une nouvelle fois approcher son visage de son cou, et ses lèvres frôler sa peau. Il sentait bon, c'était agréable...elle tressaillit brusquement s'en voulant à elle-même. Elle n'avait rien à faire dans ses bras et si jamais il en profitait pour la tripoter hein ? Elle accusait toujours Nishimura d'être un grand pervers à cause de toutes les allusions qu'il lui faisait parfois. Et bien sûr, vu qu'elle ne prenait pas ça comme de la taquinerie...

Plus agréable oui ca l'était mais...à quoi il pensait ? Elle voulait descendre. Elle fronça les sourcils et lui envoya un regard électrique de jeune pucelle effarouchée avant de détourner ses yeux, en colère.

Il avait beau être plus fort qu'elle, rien n'aurait empêcher la jeune fille de se débattre un peu plus et ainsi le forcer à la lâcher. Mais bien qu'il la sente quelque peu tendu dans ses bras, elle ne se gênait pas resserrer sa prise de temps à autre, entraînant un nouveau sourire de la part de Mashiro. Mais il était vrai qu'il était loin de connaître ses pensées, et que le domaine des femmes lui étaient tout aussi familier que celui des hommes pour Maeko. Oh... peut-être avec un peu d'exagération, il avait bien plus l'habitude de fréquenter les filles et avec le temps, avait pris une belle assurance vis à vis d'elles, mais il n'avait jamais réellement cherché à savoir ce qu'elles pouvaient bien penser, ni étudier proprement toutes les petites manies féminines qui paraissaient si ridicules à la gente masculine. Néanmoins, une chose qu'il appréciait chez la plupart des filles (du moins, celle qu'il avait l'habitude de croiser dans soirées et bars diverses), c'étaient leur manie de se coller à lui. Ce geste qui pouvait paraître vulgaire avait pourtant sur lui quelque chose d'apaisant et de particulièrement agréable. Ce n'était pas quelque chose que tous devinaient facilement, mais Mashiro était un fervent adepte du contact et des câlins. Pour quelqu'un comme lui qui paraissait froid et distant la plupart du temps, ce n'était pas une caractéristique qu'on lui accordait facilement. Et pourtant, c'était le cas. Inutile donc de dire que serrer la gamine contre lui en cet instant lui plaisait beaucoup, en tout bien tout honneur bien sûr...

Du coin de l'oeil, il la vit rougir après qu'il l'ait surnommé Alice. Il est vrai que bien qu'elle ne soit pas blonde, elle avait tout le profil de cette petite fille vivant dans un rêve. Il devrait lui faire essayer une roble bleue à froufrous un de ces jours, il était persuadé que ce genre de vêtements lui irait à merveille. Petite et menue, elle avait un visage qui seyait tout à fait à cette idée "mignonne" que l'on se fait de l'héroïne de cette histoire pour enfant. Il sourit encore une fois, mais fut toutefois quelquel peu surpris par son réflexe de plonger sa tête dans son cou. Elle était certes gênée, mais on ne peut pas dire qu'elle se collait si facilement à lui. Elle du se rendre compte de son erreur puisqu'elle se dégagea vivement et releva une petite tête suppliante vers lui. Il se doutait que cette expression avait pour but de le convaincre de la laisser toucher le sol de nouveau, mais il se fit un plaisir de l'ignorer. La torturer de cette façon était tellement agréable qu'il n'était sans doute pas près de la poser sur la route, et puis, il en profitait tout autant. Il n'était certes pas du genre pervers, comme l'appellait si souvent la jeune fille, mais il n'en restait pas moins un garçon qui aimait les jolies filles et on ne peut pas dire que celle qu'il avait contre lui en ce moment même ne correspondait pas à ce critère. Et tant qu'elle ne ferait pas clairement connaître son avis sur la question, il continuerait à la porter.

Sa petite voix boudeuse lui amena un nouveau rire, cette fois plus court et plus discret que les précédents. Son but n'était certes pas de marquer des points, mais à chacune de ses répliques, elle ne faisait pas simplement que marcher, elle courrait littéralement. Et il n'allait pas s'en plaindre, elle était charmante quand elle était vexée. Il sentit qu'elle regardait en arrière et s'amusa à penser qu'elle saluait sa dernière bouée. Maeko resta un moment immobile et silencieuse dans ses bras, mais tressaillit soudain après quelques minutes. Un sourcil haussé, il baissa les yeux sur la jeune fille mais ne dit rien. C'était réellement quelque chose cette fille, et c'était sans doute pour ça aussi, qu'elle lui avait paru si différente, car il fallait bien qu'elle le soit pour avoir attiré l'attention de Mashiro, plus habitué à être entouré de véritable petites bombes, qui l'avaient toujours plus ou moins navrés. Elle releva soudain des yeux où une lueure coléreuse brillait, lorsqu'elle les détourna, il souriait largement. Cette situation étaii réellement très amusante...

- Mademoiselle n'a même pas à poser un pied à terre, et elle oserait me dire qu'elle est mécontente ? Sais-tu que beaucoup de filles rêverait d'être à ta place, bien installée au creux de mes bras ?! Dit-il finalement du mêe ton amusé qu'il employait depuis le début de leur conversation.

A vrai dire, la façon dont elle finit par lui demander de la reposer le fit quelque peu tiquer. Mais il ne s'immobilisa pas pour autant, ne faisant même pas mine de respecter sa demande. Néanmoins, il ne fit aucun commentaire, bien qu'il soit loin d'être aussi à l'aise qu'il l'était quelques minutes auparavent. A vrai dire, il l'avait rarement vu s'énerver, même lorsqu'il allait trop loin dans ses taquineries et que tous deux en étaient conscients. Même à présent, elle n'employait que douceur et politesse pour le convaincre de la laisser toucher le sol. C'est ce qui le déstabilisait le plus sans doute, et ce qui lui plaisait peut-être aussi. Peu de filles, il était vrai, se montraient désagréables lorsqu'elles avaient l'occasion de se retrouver en face de lui. Mais Maeko quant à elle, si elle était gentille, ce n'était généralement que pour se séparer de Mashiro le plus rapidement possible, alors que lui au contraire, recherchait sans cesse sa compagnie. Situation qui soudain ne lui plu pas autant. Il toussota, et se mordit légèrement la lèvre inférieure, il semblait même avoir oublié la présence de la jeune fille dans ses bras tant il était perdu dans ses pensées.

Néanmoins, elle se rappela à lui lorsqu'elle fit lentement glisser ses mains le long de ses épaules puis de son torse. Un electrochoc n'aurait pas eu d'effet plus violent, et il s'arrêta brusquement. C'est que la gamine savait mieux manipuler un garçon qu'elle n'y paraissait... il déglutit péniblement et toussota de nouveau, sans ajouter une parole. Après un instant d'immobilité la plus complète, où ses pensées purent se mélanger à leur guise, il reprit sa marche. Il l'y en avait plus pour longtemps jusqu'à sa voiture, et il comptait bien la garder jusque là quoiqu'elle en pense. Bien sûr, elle n'avait pas intérêt à laisser ses mains errer de nouveau sur lui de cette façon, ou il n'était pas sûr de pouvoir se contrôler. C'est que tout aussi serviable qu'il y paraissait, il pouvait tout aussi bien la laisser choir sans préavis, il n'aimait pas les sensations qu'il ressentait sous les doigts de Maeko. Les sourcils froncés, il aperçut soudain son véhicule et poussa un soupir. Brusquement, il n'avait plus qu'une envie, la laisser retourner à terre. Alors qu'ils atteignait la voiture, elle exerça une légère pression sur son torse de nouveau, et Mashiro se mordit méchament la lèvre sous le nouvel assaut, et à peine avait-elle terminé sa phrase qu'il la lâchait soudainement, en prenant bien garde de lui tenir le bras pour qu'elle ne s'étale pas sur le sol.

- As-tu la moindre idée de la distance à laquelle tu es de Tôkyô ? Tu en as pour quelques minutes en voiture mais à pied, tu en as pour un moment. Non, il lui indiqua la voiture du menton avant de continuer, monte, je te raccompagne jusqu'à l'internat.

Il l'observa un moment, elle et ses yeux qui lançaient des éclairs. Puis il secoua la tête en soupirant. Elle ne pouvait tout bonnement pas refuser, néanmoins, il doutait qu'elle accepte son offre et il n'avait aucune envie de la forcer à entrer par un autre moyen que les paroles. Il lui indiqua une nouvelle fois la voiture de la main, tout en ne la quittant pas du regard. Puis, il tourna le dos à la jeune fille jusqu'à ce qu'il atteigne la portière du conducteur, qu'il ouvrit brusquement.

- Je n'vais pas abuser de toi, okai. J'en ai peut-être l'air, mais je n'suis pas aussi tordu, allez, monte. Dit-il en levant les yeux au ciel, avant de pénétrer dans le véhicule, guettant la gamine dans le rétroviseur.

Lorsqu'il claqua sa portière, il n'était pas encore sûr qu'elle le suivrait. Cependant, si elle ne le faisait pas de son plein gré maintenant, il se serait senti dans l'obligation de descendre et de la porter de nouveau jusqu'à ce qu'elle soit bouclée dans le véhicule. Alors qu'il lui proposait si gentiment son aide, elle se serait permit de refuser ? Bah voyons, il n'aurait jamais accepté une chose pareille et puis, il fallait aussi avouer qu'il n'aurait jamais pu avoir l'esprit tranquille jusqu'à ce qu'il la recroise aux abords de l'internat. Qui sait sur qui elle pouvait tomber sur ces chemins paumés !! Il eut un rire nerveux... du moins, des rencontres pire que la sienne. Mashiro resta un moment à l'observer par le rétroviseur, ses doigts tappotant en rythme sur le volant. Il finit par allumer la radio, et par chance, se fut une de ses chansons favorites qui sortit des baffes. Sans quitter la jeune fille des yeux, il fredonna doucement quelques notes, laissant sa tête bouger en fonction. Lorsqu'elle bougea et s'avança vers la voiture, un petit sourire satisfait apparu sur ses lèvres et il baissa les yeux jusqu'à ce qu'elle entre et ferme la porte... arrière. Il secoua légèrement la tête et se mordit la lèvre inférieur, sans pour autant que son sourire ne quitte ses lèvres. Mashiro finit par se retourner légèrement, détaillant la jeune fille qui regardait obstinément par la fenêtre. Naïve ou pas, elle était tout de même fort jolie et il sentait encore le contact de ses main qui glissaient le long de son Tshirt. En soupirant, il se retourna précipitament et fixa l'horizon, avant de retrouver sa clé et de démarrer le moteur.

C'est à ce moment là qu'il entendit un discret merci, juste derrière lui. Il baissa la tête un moment, une main sur le volant et une autre sur la clé de contact, puis se retourna de nouveau vers elle, la regardant sans un mot ni un sourire pendant quelques secondes, puis ses lèvres se relevèrent soudain, en une expression plus gentille que taquine. Il allait reporter son attention sur la route et monter le son de la radio, lorsqu'un gargouilli sonore se fit entendre. Il ne put retenir un léger rire et alors qu'il la regardait de nouveau, la bouche entre-ouverte comme pour dire quelque chose, son regard suivit instinctivement les mains de Maeko qui s'activaient sur sa jupe. Il déglutit péniblement. Il avait oublié combien ces jupes pouvaient paraître courtes lorsque les filles étaient assises. Elles en paraissaient presque indécentes, et beaucoup de filles un peu trop porter sur les relations rapprochées en jouait. Il remonta soudain le regard sur elle, ayant presque oublié ce qu'il souhaitait d'abord dire. Il se retourna encore une fois, et s'adossa à son siège, la tête légèrement levée. Il hésitait, de toute façon, il était peu probable qu'elle accepte mais... pff, ce n'était pas son genre de retenir ses questions avec elle, de toute façon. L'observant à l'aide du rétroviseur, il finit par se lancer.

- Tu veux prendre le temps de manger un truc avant que je n'te dépose ? Une lueure amusée traversa soudain son regard, & promis juré, je ne mets rien dans ton assiette ou dans ton verre qui puisse me permettre de te faire quoique ce soit. Il sourit de nouveau et baissa la tête, avant de tourner le volant et de quitter lentement la route.

Il évita le sourire satisfait lorsqu'elle répondit par l'affirmative. Si elle était comme lui de toute façon, quand il avait faim, qu'importe la proposition, il avait tendance à suivre les yeux fermés du moment où la nourriture était au bout. Leur regards se croisaient fréquemment, mais il se doutait qu'elle n'appréciait pas autant que lui, étant donné qu'elle le détournait souvent bien vite. Néanmoins, cela l'amusait beaucoup, comme la plupart des faits et gestes de la jeune fille lorsqu'ils se trouvaient au même endroit. Reportant son attention sur la route, ils étaient encore loin d'avoir quitté la petite départementale, mais n'avaient encore croisé personne. Il ne faisait pas bon se perdre dans ce coin, il se satisfaisait d'avoir découvert la gamine, et de l'avoir ramené. La laisser là-dedans aurait été criminel. Fronçant les sourcil sous la concentration, il l'entendit soudain l'appeller, fait étrange puisqu'elle prenait rarement cette initiative. Disons que c'était plutôt lui qui maintenait les "conversations" généralement. Il tendit l'oreille et leva un instant les yeux dans le rétroviseur pour lui montrer qu'il écoutait, mais à ce qu'elle dit ensuite, il aurait sans doute mieux valu qu'il ne prête aucune attention à ses paroles. Il manqua d'ailleurs s'étouffer, et un sourire narquois se planta sur son visage l'espace de quelques instants.

- Et bien, tu demanderas à Kazumi-chan ce qu'elle entend par "des garçons comme moi". Dit-il avec une pointe d'amusement et de curiosité dans la voix. Il planquait plutôt bien le fait qu'il fut vexé. Non mais, de quel droit pouvait-on penser de pareille chose sur son compte, lui qui invitait si peu les filles ? Au contraire tiens, c'est elles qui le collaient et il avait bien du mal à s'en défaire. Les ragots courraient car il fallait bien que ces mégères s'occupent néanmoins, il avait amené très peu de filles dans son lit depuis qu'il était en âge de penser à ces choses là. Il lui fallait toujours un minimum de sentiments pour ça, et ce n'était pas avec une fille trouvée dans un bar qu'on trouvait ça. C'était d'ailleurs aussi dégradant pour elles que pour lui, aussi ne s'abaissait-il à cela que lorsqu'il ne pouvait plus rien faire d'autre, même pas se retenir. Il poussa un soupir, écartant ces pensées lorsqu'il vit soudain le visage de Maeko dépasser légèrement. Il ne dit rien, et se contenta de ne pas quitter la route des yeux, un sourcil haussé. Elle s'exclama soudain, et avec un sourire amusé, il jeta un coup d'oeil dans la vitre mais n'ajouta pas un mot. Cependant, il n'avait pas encore tourné la tête vers la route qu'elle tournait brusquement la sienne vers la gauche. Il sentit son souffle sur sa joue et fit un léger écart, se rattrapant en poussant un juron discret. Il n'osa même pas penser qu'il put être troublé par la jeune fille et chassa la délicieuse sensation de son souffle sur sa peau pour se concentrer de nouveau sur le trajet.

- Evite de te lever comme ça, êtce même pour un lapin blanc. C'est pas prudent ma jolie Alice, dit-il sans quitter la route des yeux. Il ne tenait pas à les envoyer dans un fossé, et pour se faire, priait pour qu'elle n'ai pas encore l'idée de s'approcher un peu trop de sa personne.

Visiblement, elle était décidée à se taire. Il soupira d'aise, sa présence était certes agréable : qui n'aimerait pas avoir l'occasion de ramener une jolie jeune fille à bon port ? Et paraître ainsi comme un gentil jeune homme, à qui l'on devait quelque chose ? C'était bien ce but qu'il visait. Néanmoins, plus vite il l'aurait débarqué, mieux ce serait sans doute. C'est qu'elle était bien trop naïve celle-là. Elle n'hésitait pas une seconde à lui présenter ses cuisses et à le toucher sans vergogne, alors qu'elle ignorait beaucoup de choses de sa personne finalement. Peut-être qu'il était bien plus tordu qu'il ne le laissait entendre, peut-être n'avait-il pour but que de la mettre dans son lit. Et même, peut-petre était-il en plein manque. Qui sait, il restait un garçon avec les besoins primaires qui vont avec et elle visiblement, n'en avait pas conscience malgré sa méfiance apparente. Bon, soyons d'accord, il n'était absolument pas comme ça, contrairement à tout ce qui se disait autour de lui. Les rumeurs se lançaient avec une telle facilité il faut bien le dire. Et puis, il avait du se montrer brusque avec beaucoup de filles un peu trop collantes, ce qui n'avait généralement pas plu à celles-ci, aussi pouvait-il compter sur beaucoup d'ennemiEs pour lui faire sa fête derrière son dos. Mais il s'en fichait pas mal, qu'on croit ou pas ce genre de chose, c'était à la guise de celui qui écoutait. Il fallait tout de même bien avouer que vu sa réputation et son apparence, les gens étaient souvent tenté de croire que tout ce qu'on racontait sur lui était vrai. Bah, ça ne l'inquiétait pas plus que cela de toute façon, ce n'était que rumeur et d'ailleurs, s'il était aussi populaire auprès de beaucoup de filles, c'est qu'elle souhaitait tout d'abord vérifier si ces ragots étaient vrais. Elles repartaient généralement satisfaites.

Même elle derrière, croyait visiblement dur comme fer à ces rumeurs. Et pourtant, à part ses quelques piques salées, il n'avait jamais fait semblant de vouloir l'amener plus loin. C'était bien la première fois qu'elle pénétrait dans son véhicule, et la première fois qu'il lui proposait de manger quelque chose. Avec horreur, il eut l'impression d'aller à un de ces rendez-vous galant ridicule, mais en jetant un nouveau coup d'oeil au rétro, l'idée se sauva bien vite de son esprit. Il ne la voyait plus, du moins, il ne voyait plus son visage. A la place, il n'apercevait qu'un bout de peau qu'il pensait appartenair à ses jambes. Il quitta le spectacle des yeux, qu'il avait d'ailleurs légèrement écarquillés. Oui, qui penserait à un rendez-vous galant avec ce genre de fille ? Plutôt une séance de baby-sitting, ouais. Il sourit, alors que la radio diffusait une nouvelle chanson à son goût. Il en profita pour augmenter de nouveau le son, bougeant toujours la tête en rythme et fredonnant parfois les paroles. A vrai dire, plus le temps passait, et plus il espérait arriver vite à l'internat. L'envie de danser le démangeait et à force de fredonner doucement, celle de chanter le gagnait. Mais ils n'étaient plus très loin de Tôkyô, aussi se donna-t-il un peu de courage en pensant au bon sandwich qu'il se commanderait avant de rejoindre l'internat. En parlant de nourriture, il entendit Maeko gémir et poussa un soupir, elle pourrait au moins être discrète. Lui aussi avait faim, mais ne passait pas son temps à se plaindre et encore moins à montrer ses cuisses. Elle avait vraiment de drôles d'occupations celle-là.

Il entendit soudain un bruit sourd derrière le siège, et haussa un sourcil. Bon Dieu mais qu'est ce qu'elle fichait ? Un vrai cas cette fille, ne pouvait-elle pas simplement rester assise et regarder le paysage ? Il commençait à regretter de l'avoir prise avec lui. Soudain, il vit une jambe dépasser du siège, et par réflexe, il leva la tête un moment pour voir ce que fichait la jeune fille. Mais ce n'est pas la jeune fille qu'il vit, du moins, pas la partie visée au départ. Mashiro eut plutôt l'occasion de voir ce que fichait sa culotte et il baissa promptement les yeux, fixant de nouveau la route. Malheureusement, il avait déjà fait un écart et freina brusquement avant d'atteindre le fossé. Après un profond soupir, il frappa le volant de son poing et posa son front contre l'objet. Mais quelle... quelle... et bien sûr, il avait fallu qu'elle lui pose cette question bête, alors qu'il n'avait pas croisé un carrefour depuis leur départ. Comment voulait-elle qu'ils soient perdu alors que la route était désespéremment droite ?! Il se redressa avant de se tourner vers elle, l'air plus amusé du tout.

- Nous ne sommes PAS perdus, en revanche, si tu me montres encore une fois ta culotte il se pourrait que nous MOURRIONS, okai ? Alors range tes fesses et boucle ta ceinture, ou je te laisse sur le bord de la route, compris ! Dit-il les sourcils froncés, avant de remettre le contact et de reprendre la route. Quelques minutes plus tard, il reprit néanmoins, plus calmement cette fois : Et, dis-moi, ça m'intrigue là. Tu me vois comme un pervers, d'accord. Tu as peur que les garçons "comme moi" t'empoisonnent, d'accord. Mais à part ça, tu montres ta culotte au premier venu. Tu n'as pas peur des réactions que pourrait avoir un jeune garçon devant une telle vision ? Il tourna légèrement la tête vers elle, une lueure narquoise dans le regard, et un sourire amusé sur les lèvres. L'envie de l'embêter était toujours plus forte que celle d'être en colère.

En tout les cas, il était maintenant bien décidé à aller tout droit dès ce moment. Il n'aurait sans doute pas du l'embarquer, par sa faute ils étaient maintenant en danger de mort à chaque fois qu'elle bougeait. Non mais quelle idée n'avait-il pas eu encore, pour une fois qu'il se montrait plus ou moins sympathique, elle faisait tout pour le faire changer d'avis et lui donner envie de devenir désagréable. Non mais quel bébé aussi celle-là, elle ne pouvait pas tout simplement rester assise ? Ah non, il oubliait : en bon bébé qu'elle était, elle DEVAIT "embêter" ceux qui l'entouraient. Il s'attendait à ce que d'une minute à l'autre elle lui pose la question fatale : quand est-ce qu'on arrive ? Là, il était certain qu'il ne pourrait faire autrement que la foutre dehors. Il l'entendit soudain renifler, et là LA il se dit que c'était la meilleure. Avait-il vraiment été si méchant pour qu'elle se mette à pleurnicher ? Et même, ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'il se conduisait de la sorte et puis de toute façon, c'était elle la plus chiante dans l'histoire !! Il n'avait fait qu'énoncer des choses évidentes, et si elle ne s'attachait pas bientôt il serait obligé de le faire lui-même. Non mais vraiment...

S'il avait su que le pire était à venir, il aurait réellement fait demi-tour au moment où il l'avait déniché à genoux sur le bord de la route. Mais comment aurait-il pu prévoir qu'une telle expression aurait eu cet effet sur lui, hein ? Un effet, non... pas d'effet. Pas de d'effet du tout, c'était juste un petit écart supplémentaire, l'impression d'un étau enserrant ses tempes, mais PAS un effet. Absolument pas. C'était sans doute suite à sa cuite de la veille, il ne s'était pas encore complètement remis. Il toussota, et passa une main sur sa nuque, tout en se mordillant de nouveau la lèvre inférieure. Pas d'effet, aucun. Ca lui importait peu. Ce n'était pas important, ce n'était qu'un détail. Un effet de sa cuite, pas de ses mots. Voilà. Bien. C'est comme ça qu'il faut raisonner Mashiro, comme ça et pas autrement. Il souffla, et remit sa main sur le volant, reprenant sa respiration.

Le temps qu'il reprenne ses esprits, il avait manqué la moitié de la seconde phrase de la jeune fille, qui visiblement était devenue bavarde. Il se tourna un instant vers elle, quelques secondes seulement mais revint bien vite sur la route. Voilà que maintenant, il avait du mal à la regarder. Mais tout de même... il ne comprenait pas qu'elle lui balance ça tout à coup. Est-ce que ça le regardait que son "petit ami" considère qu'elle était trop pudique ? Et au fait, qui c'était ce gars ? Il n'avait pas le souvenir de l'avoir jamais vu accompagné d'un garçon, et voilà que finalement, elle était avec quelqu'un. Et bizarrement, il fallait bien avouer que ça ne lui plaisait pas. Mh... c'est qu'avec un copain dans les parages, il ne serait sans doute plus aussi libre qu'avant pour la taquiner à son aise, et il devrait bien finir par craindre les foudres de l'autre. Oh, pas qu'il craignait qui que ce soit, il savait se servir de ses poings, il en avait l'habitude. Mais tout de même... ça lui gâchait quelque peu son plaisir. Il toussota, tout en resserant son emprise sur le volant. Toutefois, ses dernières paroles le firent tiquer. Elle ne le faisait pas délibérément ? Elle se fichait de lui sans doute, visiblement, elle ne portait aucune attention à ce qu'on voyait ou non d'elle, si c'était le cas, jamais elle ne serait passé devant de cette façon. Est-ce qu'elle était vraiment aussi gamine ? Visiblement oui. Il pensait tout de même que derrière sa naïveté se cachait une fille un peu plus maline mais apparement non. Il soupira et secoua la tête.

- C'est "gamine" que j'aurais du te surnommer, et non "Alice". Tu as vraiment si peu de jugeotte ? Quand tu passes au dessus d'un garçon avec ta culotte bien en vu, qu'est ce que tu crois qu'il va regarder ? Et quand tu poses ta tête à deux millimètres de son visage, que crois-tu qu'il va penser ? Il soupira en levant les yeux au ciel, ils entraient enfin aux abords de la ville, et il prit la direction du MacDo du coin. Tu ne le fais peut-être pas délibérément, mais ça ne changera pas les pensées d'un mec en manque. Alors ne m'accuse pas de te vouloir du mal lorsque tu me provoques de cette façon. Il arrêta finalement le véhicule devant le restaurant, mais ne défit pas sa ceinture. Mashiro se tourna finalement vers elle, sans un sourire. Je te laisse là, okai. Je ne t'accompagne pas, j'en ai plus très envie. T'as qu'à... Il fit un bref mouvement de la main, appeller ton "petit ami". Se pourrait-il que se soit de la jalousie dans sa voix ? Peut-être, de toute façon, elle n'était pas assez dégourdie pour l'entendre, bien que ça ne lui plaisait déjà pas à lui-même de ressentir un tel sentiment.

Pas une fois, il ne tourna la tête vers elle. Il l'avait invité à sortir, et il attendait donc sagement qu'elle s'active, n'ayant d'yeux que pour ce qui se passait devant lui. Il tappotait son volant, les sourcils froncés. Seul lui pouvait savoir l'effort que cela lui coûtait de la laisser partir comme ça, sans un mot ni un regard. Avec les autres, il n'avait jamais eu de mal à se montrer clairement méprisant, mais avec elle, c'était différent depuis le début. Il avait toujours cette fâcheuse habitude de lui envoyer une dernière boutade avant qu'elle ne disparaisse et d'ailleurs, c'était rarement lui qui l'envoyait promener, bien au contraire. Il soupira et tourna résolument la tête vers la droite lorsqu'elle ouvrit la portière. Il l'entendit remuer ses affaires, sans doute histoire de ranger son sac et tralala. C'est seulement lorsqu'il fut certain qu'elle était sur le point de partir qu'il tourna de nouveau la tête vers elle, mais manque de chance, elle referma brusquement la porte et se pencha vers l'arrière, pour y chercher quelque chose. Elle se redressa quelque sminutes plus tard avec ses chaussures. Bah tiens. Il haussa un sourcil, amusé malgré lui, on peut dire qu'elle s'était plutôt bien mise à l'aise pour quelqu'un persuadé que Mashiro n'était pas net. Il n'avait pas relevé lorsqu'elle s'était excusé, à vrai dire, il y avait sans doute été un peu fort. Il lui arrivait parfois d'oublier qu'elle n'était qu'une gamine et lui un bon mâle bien rustre. Il soupira lorsqu'elle sortit et la suivit des yeux, pris dans un dilemme : devait-il ou non, sortir ?

Il lui avait assuré qu'elle devrait manger seule, qu'il n'avait pas envie de passer une minute de plus avec elle. Et puis, cette histoire de petit ami l'embêtait toujours autant. Néanmoins, voilà qu'il ressentait une pointe de culpabilité devant la jeune fille. Il n'était pas bête, il s'était plus d'une fois retenu de pleurer et voyait bien que Maeko avait bien du mal à retenir ses larmes. Il eut la surprise tout de même, de voir qu'elle le saluait d'un geste de la main, et à ce geste, il se mordit légèrement la lèvre inférieure. Il commençait à se demander s'il réussirait à s'en aller. Elle lui tourna finalement le dos, mais ne bougeait plus. Mashiro attendait au moins de la voir entrer dans le MacDo pour s'en aller, mais elle restait bêtement sur place. Il soupira une nouvelle fois, secoua la tête et finalement déboucla sa ceinture avant d'arrêter son moteur et de sortir. Une fois la porte claquée, il prit une grande inspiration et fit le tour du véhicule, marchant jusqu'à atteindre la demoiselle qui, il le devinait à ses épaules qui tressautait, laissait maintenant aller ses larmes. Allez... vas-y, fais moi me sentir encore plus mal, c'est cela. Il soupira encore et alors qu'il allait parler, il l'entendit s'excuser une nouvelle fois dans le vide. Il écarquilla un instant les yeux lorsqu'elle prononça son prénom, chose que ni lui ni elle ne s'était encore jamais permis. Il baissa un instant les yeux, avant que son sourire ne reprenne le dessus. Toutefois, il prit soin de s'en construire un plus sympathique qu'ils ne l'avaient été jusque là.

- C'est bon hein, tu vas pas t'excuser toute la journée. Et puis, je n'ai pas été très cool moi non plus. Il posa une main sur l'épaule de la jeune fille et la retourna sans mal vers lui, avant de continuer et de sortir un porte-monnaie de sa poche arrière. Okai, pour me faire pardonner je t'offre ton repas. Ca marche ? Dit-il finalement avec un sourire à la fois complice et amusé.

Il ne fit pas de remarques quant à ses larmes, il n'était pas de ce genre là. Bien qu'il n'en ai pas l'air, certes. Mais tout le monde avait le droit de pleurer, qu'importe soit la raison, il fallait bien chasser ses tourments d'une façon ou d'une autre, autant que ce soit de la façon la moins douloureuse possible. Enfin, il ne pensait pas lui avoir fait tant de peine et à vrai dire, de la voir essuyer vivement ses larmes le mit quelque peu mal à l'aise. Il n'était jamais agréable de savoir qu'on était la cause des larmes de quelqu'un, et sous l'assaut d'une certaine gêne, il se mordit légèrement la lèvre inférieure. Mais elle paraissait encore plus gênée que lui, et elle baissa rapidement les yeux, sans répondre. Il se demandait encore si c'était parce-qu'elle lui en voulait et qu'elle n'osait pas refuser, par politesse. Peut-être cherchait-elle une excuse pour lui fausser compagnie mais dans ce cas, elle devait savoir qu'il suffisait d'être directe et il ferait demi-tour, non sans être quelque peu vexé. Il n'était tout de même pas assez bête pour rester planter là après avoir essuyé un refus. Mais la surprise qu'elle lui fit à cet instant en aurait déstabilisé plus d'un.

Avant même qu'il n'ai eu le temps de s'apercevoir de quoique ce soit, elle avait entouré ses bras autour de sa taille et posé sa tête contre son torse. Les yeux écarquillés, il resta un moment immobila, incapable de faire le moindre geste. Et on ne peut pas dire qu'elle y allait de main morte, il avait rarement été pressé à ce point contre quelqu'un et il en perdait presque le souffle. Toutefois, une fois la surprise passée et après que la jeune fille l'ai remercié pour il ne savait trop quoi, il ne put empêcher un sourire attendri de se plaquer sur ses lèvres. Il baissa les yeux sur elle alors qu'elle-même les relevait, un sourire innocent sur le visage et ses yeux brillants encore après ses larmes récentes. Cela faisait quelques minutes qu'elle le serrait déjà contre elle, et elle ne semblait pas décider à le lâcher. Il laissa un petit rire s'échapper, en se demandant si quelqu'un l'avait mise au courant du fait que les câlins de ce genre étaient le gros point faible du Coréen. Il soupira et secoua légèrement la tête, sans que son sourire ne quitte ses lèvres, et il sentit soudain Maeko agripper littéralement son Tshirt. Etait-elle tellement en manque d'affection pour tout rejeter de cette façon sur lui ? En tout les cas, il n'allait pas dire non et il posa à son tour une main sur le dos de la jeune fille, qu'il fit descendre doucement jusqu'à sa taille. Elle était vraiment menue, un peu trop à son goût. Il la pressa légèrement contre lui, jusqu'à ce qu'elle se détache d'elle-même.

C'est qu'il n'était pas désagréable de la sentir contre lui, et il l'aurait bien gardé un long moment comme ça, tout contre lui. Elle sentait bon, et l'innocence qui émanait d'elle lui donnait une violente envie de la protéger. C'était sans doute parce-qu'il avait besoin de sentir cet élan chevaleresque en lui, qu'il avait besoin d'avoir quelqu'un qu'il pouvait protéger qui l'avait poussé à se rapprocher de Maeko, qui semblait la personne idéale.

- Mais de rien, dit-il d'un ton taquin, mais sans aucune méchanceté. Ce qui n'était pas son but d'ailleurs, lorsqu'il allait d'abord vers elle. Il n'aimait pas forcément se montrer méchant avec elle, voire pas du tout mais... c'est comme s'il ne pouvait pas faire autrement, parfois. Il soupira, avant de continuer, regrettant déjà de ne plus la sentir si proche de lui : Dis, tu ne voulais pas manger, toi ?

Elle s'écarta lentement après avoir acquiescée à sa remarque, et il lui rendit son sourire. Lorsqu'elle heurta l'homme derrière elle, il fut sans doute tout aussi surpris. Il l'avait vu s'arrêter bien sûr, mais n'avait pas fait plus attention, pensant qu'il regardait n'importe quelle autre chose derrière eux. Visiblement non, vu la façon dont il fixait la jeune fille, et le tressaillement qu'eut cette dernière en reconnaissant le jeune homme. Se sentant soudain complètement à l'écart, il pencha légèrement la tête, curieux de savoir qui pouvait bien être ce mec là. Il ne portait pas d'uniformes, il n'était donc sans doute pas lycéen. Remarquez, Mashiro non plus n'en portait pas, mais lui était simplement sortie la veille et ne s'était pas encore changé. Il supposait que tout le monde ne faisait pas comme lui. Tous les deux avaient à peu près la même taille, et le même âge. Peut-être celui qui lui faisait face était-il un peu plus âgé, mais pas de beaucoup, il l'aurait parié. Il ne prêtait aucune attention à lui, son regard semblait rivé à Maeko et ce regard justement, il ne l'aimait pas. Il respirait le mépris et la méchanceté. Que la jeune fille puisse le voir comme un méchant garçon perdit tout son sens quand il découvrit celui-là : ils n'avaient franchement rien à voir, alors comment pouvaient-ils être qualifiés par ce même mot ? L'autre leva soudain son regard vers lui, mais ne s'attarda pas. Et Mashiro n'apprécia pas ce regard et ce jugement qu'il y avait lu. Ses sourcils se fronçèrent et il se mordit brusquement les lèvres lorsqu'ils le vit s'emparer des lèvres de la jeune fille.

La violence de son geste surtout, le fit tiquer. Aucune douceur, aucun sentiment dans ce contact. Lui n'aimait pas qu'on traite les femmes de cette façon, il s'était toujours appliqué à mettre un minimum de douceur dans un baiser, elles aimaient beaucoup cela et devenaient bien plus efficaces quand on accédait à ce genre de pertites demandes implicites. Il la relâcha brutalement, alors que les poings de Mashiro se serraient. Une lueure mauvaise dans les yeux, il ne parvenait pas à détacher son regard du garçon. Lorsqu'il se présenta à lui, il eut la certitude qu'il se trouvait devant un de ceux qui lui avaient toujours pourris la vie, un de ceux qui le battaient pour la simple raison qu'il n'était pas né entièrement Japonais. C'était ce genre de mec qu'il n'aimerait sans doute jamais, et encore moins après la façon dont il venait de traiter sa petite protégée. Une chose était sûre, ils n'allaient absolument pas ensemble. Elle était fragile et naïve et lui n'était qu'un gros macho beaucoup trop brusque. Il n'avait pas besoin d'en voir plus pour savoir ce genre de choses. Et puis, il n'aimait pas la voir aussi soumise. Avec lui au moins, elle se défendait un minimum. Avec lui, elle ne faisait... rien. Son regard alla de l'un à l'autre, avant qu'il ne se présente à son tour.

- Nishimura Mashiro desu. Je suis son chevalier servant, fit-il avec un sourire faussement aimableet une légère courbette. Quel type écoeurant. Il la maintenant toujours pressé contre lui, et Mashiro retenait tous les commentaires qui lui venait à l'esprit à l'instant. Il ne l'aimait pas, mais alors, absolument pas. Et il se doutait que le sentiment était réciproque à la façon dont il était regardé. Il supposait que de toute façon, c'était le genre de mec à regarder tout le monde de cette façon. Il reporta son attention sur Maeko, et cette fois avec un sourire des plus sincères s'adressa à elle sans aucune hésitation : Alors, on va le prendre ce repas ?